Ce n’est pas seulement un problème de perte d’énergie électrique dans le câble, car un ampli peut facilement la compenser s’il n’est pas au bout de sa puissance: il suffit de tourner un peu son potard pour compenser les pertes.
Et puis l’oreille n’entend pratiquement pas une perte constante de niveau de 2 à 3 décibels. Donc on pourrait perdre 30 à 50% de la puissance de l’ampli sans grande gêne.
Hélas, il y a aussi un problème de réponse amplis + enceintes conduisant à une déformation du son qui peut être très audible.
Je m’explique. 2 phénomènes sont à prendre en considération:
- Le désaccord des enceintes.
Dans les logiciels de calcul des enceintes, on entre la résistance de ligne ce qui a une certaine influence dans la courbe de réponse de l’enceinte.
Il suffit pour s’en convaincre de simuler une enceinte avec une résistance de ligne nulle. On optimise ses caractéristiques pour avoir une belle courbe de réponse dans le grave.
Maintenant, avec exactement la même enceinte, on refait le calcul avec une résistance de ligne de 2 Ohms.
Et on constate alors que la belle courbe de réponse bien plate a disparu au profit d’une belle bosse dans le bas du spectre avec un certain « son de tonneau ».
Avec une résistance de 4 Ohms, ça devient pire encore.
Mais ce n’est pas tout.
- Coefficient d’amortissement par l’ampli.
Il est éminemment souhaitable que l’ampli contrôle exactement les mouvements de la membrane du HP qu’il actionne, et en particulier qu’il oblige la membrane du HP à suivre tous les méandres des variations de tension envoyées, sans que le HP n’aille plus loin que demandé, ou entre en résonance sur ses fréquences propres.
Pour cela on choisit un ampli avec un grand coefficient d’amortissement. 100 à 150 est un bon chiffre, et certains amplis font beaucoup mieux.
Ce fameux coefficient d’amortissement est en fait le rapport entre l’impédance de l’enceinte (8 Ohms) et l’impédance interne très faible de l’ampli.
Exemple: 8/0,04 Ohms = 200
Quand l’enceinte se comporte différemment de ce qu’elle devrait, par exemple si elle veut aller trop loin, et qu’il faut la freiner, elle devient un vrai générateur qui débite dans la résistance interne de l’ampli.
Si cette résistance interne est très faible, le générateur sera en présence d’un véritable court-circuit qui l’empêchera de suivre ses fantaisies.
l’ampli utilisera alors toute sa puissance maximale pour contrôler rigoureusement les déviations de la membrane des HP par rapport au déplacement qui lui est demandé.
C’est vrai si on néglige la résistance des câbles, ou si ceux-ci sont très courts et de forte section.
Par contre avec un câble fin et de grande longueur, on atteint facilement 1 Ohms dans chacun des 2 conducteurs, ce qui fait 2 Ohms en série avec l’impédance interne de l’ampli.
Le coefficient d’amortissement deviendra 8/2 = 4 seulement.
L’ampli pourra alors mettre 50 fois moins d’énergie pour contrôler le déplacement de la membrane du HP, et on entendra des harmoniques propres à la membrane du HP et du traînage.
L’expérience montre que ce n’est pas forcément désagréable à l’oreille pour certaines musiques lentes.
Mais on perdra de l’intelligibilité dans la parole, la précision du son et surtout les belles percus sèches …
D’où le besoin de fortes sections et de faibles longueurs.