Salut, j’ai récupéré des vieux exemplaires du magazine Reggae Remedy et je trouvais cet article assez intéressant donc je l’ai recopié lors d’un moment perdu histoire de vous le faire partager. Il faut d’abord replacer les choses dans leur contexte des années 90 pour faire le parallèle avec aujourd’hui. Et pour résumer je dirais que je trouve intéressant l’articulation entre des éléments de pensée qu’on pourrait qualifier de précurseurs (novo-dub, écologisme, lien avec la techno, etc…) et du traditonel (sound system culture). En fait ça me fait penser à pleins de choses alors peut-être qu’à vous aussi…
REVOLUTIONARY DUB WARRIORS
Groupe de six musiciens issu du label ON-U-SOUND de l’anglais Adrian Sherwood, les Revolutionary Dub Warriors jouent un Dub puissant, parsemé d’effets sonores, de percussions hallucinées, et renforcé par une prestation scénique plus qu’efficace. Malgré une carrière scénique bien remplie, dont de nombreux concert de soutien en Angleterre, il nous a fallu attendre leur maxi « Know your ennemy » pour les découvrir. Un groupe engagé (autodétermination, écologie, antiracisme), très énergique et communicatif sur scène, développant un style que l’on pourrait qualifier de Novo-Dub très mélodique, avec le chant du bassiste sur quelques morceaux. A découvrir de toute urgence pour ceux qui seraient passés à côté. Quelques mots échangés avec eux après leur concert à Paris en première partie de Garry Clail.
- Comment pourriez-vous vous présenter auprès de ceux qui vous découvrent ?
- Comme tu l’as vu, on est un groupe de reggae, on vient d’Angleterre, et on une musique que l’on pourrait qualifier de Dub-Music. Ce qui marque les gens, c’est cette attitude un peu rock sur scène, mais avec un son vraiment deep. Et toi qu’est-ce que tu en penses ?
- Ce qui est marquant dans vos morceaux, c’est l’utilisation des sounds-effects comme dans un Sound-System.
- Ah oui, tu sais, les Sound-Systems, c’est notre base. C’est un des éléments primordiaux du reggae. Les Sound-Systems, c’est pour les gens qui ne peuvent pas trouver les disques, qui n’écoutent pas la radio ou qui n’en n’ont pas. Ils viennent aux Sounds écouter des morceaux qui parlent d’eux, de leur vie, ils viennent partager une expérience. Le reggae et le Dub transmettent ton message à un large public. Quand tu vois certains sounds en action, tu comprends que c’est quelque chose de très puissant, tu es vraiment branché sur le spirit des gens ? C’est très fort… La façon dont tu orientes ton sound. Tu chantes, tu sélectes. C’est comme une rédemption pour quitter l’oppression, et c’est pour ça que le gouvernement veut éliminer les sounds, car ça leur fait peur ces gens qu’ils ont toujours opprimés et qui se réunissent dans un endroit pour libérer leurs émotions. C’est l’université d’une communauté… Tu sais les gens ne se retrouvent pas juste le week-end pour faire la fête, c’est un style de vie. C’est permanent, tu dois trouver les disques, construire le matériel, diriger ton esprit. Les gens font tous ça sans argent, juste avec la force de leur esprit ! C’est le travail d’une vie : c’est ça la véritable éducation. Tu n’as pas besoin de gros business, d’industrie… C’est juste ton esprit ! Si tu veux jouer de la musique, tu te débrouilles et tu le fais. C’est vraiment l’autodétermination dans l’action.
- Et vos projets ?
- Nous on joue. Tu sais tout change chaque jour, tu ne peux pas déterminer une attitude à l’avance, nous on joue et c’est tout ! C’est quelque chose de naturel. Surtout avec le Dub. Ce que tu sens, c’est ce que tu fais ! On a des projets, on doit faire des remixes d’un groupe Dub japonais : Audio Active, ça doit sortir en maxi ; on veut aussi travailler avec des artistes techno de Londres comme Transglobal Underground, Asian Dub Foundation et mixer ça à notre sauce, mais on n’arrive pas trop à planifier tout ça, on suit le flow ; c’est ça l’avenir. Pour l’instant, on promotionne le dernier album : State of Evolution.
- Un dernier mot ?
- Venez dans les « Dances » capter les vibes… Personne ne vous donnera les solutions à vos problèmes, mais ça vous donnera la force de les trouver… Le Reggae est trop fort… Give Thanks !
Source : Seni dans Reggae Remedy (numéro double 3 et 4), 1998.