Produire un disque, investir dans un pressage, techniquement, c’est capitaliser. C’est effectivement une démarche capitaliste, eventuellement à même de ramener un bénéfice, qui permet de diffuser la musique sur un support physique en rémunérant les artistes.
Acheter des disques à un label pour les revendre au détail en se prenant une marge, c’est une activité de service à même de promouvoir la musique car elle permet un accès plus facile et un conseil.
Acheter des disques pour les revendre 2 semaines plus tard sur ebay à un prix délirant car le pressage est épuisé, c’est spéculer. C’est en tirer un bénéfice dont pas un centime ne va aux artistes, et qui ne va pas permettre de produire de nouveaux disques à priori car le bénéfice n’a pas vocation à être investi là dedans.
Quant au cas de l’achat de disques en double pour les échanger, en avoir une copie de secours ou les revendre 20 ans plus tard, c’est un peu différent, car la motivation première n’est pas la cupidité à court terme. De plus cela porte souvent sur des pressages qui sont disponible en quantité tout à fait suffisante à leur sortie et cela ne prive personne d’en obtenir une copie au prix de sortie. Toujours est il que l’artiste ne touche rien de l’éventuelle plus value réalisée. C’est pour cela que je préfère acheter un (bon) repress légal s’il est dispo qu’un collector…
Sans vouloir porter de jugement moral, il faudra m’expliquer en quoi la spéculation est à même de promouvoir quoi que ce soit. Elle ne crée rien, si ce n’est l’enrichissement des plus « malins » au détriment de ceux qui le sont moins. Elle contribue à rendre la musique plus élitiste et moins accessible.
A titre plus personnel, je pense que la spéculation est un des problèmes principaux de notre époque. C’est l’économie de la rente. C’est le comportement de ceux qui connaissent, possèdent, et veulent conserver leur domination sans partage. C’est l’individualisme à l’état pur. Je ne m’y retrouve pas. C’est malheureusement considéré comme normal par la plupart… et en UK, société capitaliste par excellence, n’en parlons pas.