Salut,
Le problème est qu’il y a plusieurs critères à respecter et que ce n’est pas évident de trouver un compromis qui les satisfasse tous à la fois. C’est pour cette raison que le système doit être pensé globalement et pas seulement en terme de choix des fréquences de raccordement. Enfin, une fois que les boites sont faites et équipées de leurs HPs faut faire avec…
Morice évoque le critère de casse qui est évidemment le 1er à prendre en compte… Comme il le dit, ce problème ne se pose que pour la limite basse. Ce qu’il ne dit pas c’est que c’est également valable pour la voie la plus basse qui doit également être filtrée en passe-haut parce qu’en dessous d’une certaine fréquence le HP n’est plus chargé par la boiboite et les excursions de la membrane peuvent s’envoler jusqu’à la casse si tu joues des morceaux qui contiennent beaucoup d’énergie dans les très basses fréquences ou que tu boostes un peu trop l’égaliseur à ces fréquences là (chose que l’ampli ne va pas trop aimer non plus d’ailleurs).
Morice évoque également le critère de distorsion quand un HP joue trop à ses limites, ce qui AMHA est loin d’être le plus dramatique. Certes le son ne sera pas des plus « fidèle » mais à la rigueur, on s’en fout !!! La plupart des gens n’ont de toutes façon pas l’habitude d’écouter un sound-system « Hi-Fi », ça n’existe pas, ça fait partie des compromis entre avoir de la patate et accepter que le son ne soit pas « nickel », ce qui je te rassure n’est jamais le cas en sound.
D’autres critères importants à prendre en compte : la phase et la directivité.
Il est relativement important que les différentes sections jouent en phase autour de la fréquence de raccordement sinon tu risques fort de te retrouver avec un trou béant à ces fréquences là autrement plus dramatique qu’un taux de distorsion un peu élevé. Si ce critère n’est pas un tant soit peu respecté, le machin risque fort de sonner monocorde, voulant dire tu peux bien jouer ce que tu veux ça sonnera toujours pareil si quelques octaves sont complètement occultés. Ok j’exagère un peu car comme on a tous plus ou moins des poutres dans les oreilles, on ne prete en général attention qu’aux extrèmes.
La question de la directivité est plus difficile à apréhender car elle va se ressentir différement selon ou on se place pour écouter. Ce qu’il faut savoir c’est que la directivité se resserre quand on monte en fréquence, quelque soit le type de HP utilisé, et y compris avec les pavillons. L’important est qu’elle se resserre le plus progressivement possible, qu’il n’y est pas un saut de 20 ou 30 degrés quand on passe d’une boite à l’autre sinon cela va créer un phénomène équivalent au déphasage selon l’endroit d’ou on écoute, certaines plages de fréquences seront complètement annulées, donnant un son monocorde bouillabaisse.
Donc je le répète, régler un son est plus compliqué que de simplement décaller une fréquence de raccordement de quelques centaines de Hertz. Pour bien faire, ce que font les « pros », il faudrait se ballader devant le sound avec un micro connecté à un analyseur temps-réel. Et si tu joues en intérieur il faudrait refaire les réglages à chaque instal dans une nouvelle salle.
Tout ça pour dire qu’il n’y a malheureusement pas de « règle magique » qui détermine comment choisir des fréquences de raccordement, beaucoup trop de critères et de phénomènes qui entrent en jeu, les uns contre-disant les autres… Le plus simple est probablement de le faire à deux, avec un qui se ballade devant le sound et qui demande à l’autre de changer les réglages en fonction de ce qu’il entend, mais on peut y passer des heures